La Physique Quantique Redéfinie : Une Révolution Pacifique
Chimère ou magie pour certains, réalisme ou dépassement pour d’autres, la physique quantique bouscule l’athéisme et le matérialisme rationnel dans lequel nous baignons quotidiennement. Les mystères et spiritualité quantiques révèlent une dimension du réel qui échappe à notre compréhension habituelle.
Tout à la fois physique, chimique, biologique, cosmologique et métaphysique, la théorie quantique est porteuse d’une véritable révolution pacifique qui marquera indubitablement les siècles à venir.
Théorie subversive, la physique quantique bouscule non seulement les anciennes fondations échafaudées par la science traditionnelle mais aussi les dogmes religieux qui pèsent depuis des temps immémoriaux sur l’humanité. Nous allons comprendre pourquoi.
L’Arrière-Plan Spirituel de la Physique Quantique
S’il vous avez lu l’ouvrage de William James sur la vie de la religion, Les formes de l’expérience religieuse, qui, depuis sa parution, aurait eu un profond impact sur les esprits, vous comprendrez mieux l’allusion subtile de ce qu’il nomme “l’arrière-plan spirituel” des concepts utilisés par les physiciens quantiques pour expliquer le monde.
Ordinairement, les physiciens auraient tendance à croire que leurs expériences les ont conduits à développer les concepts de la théorie quantique. En dehors des expériences réalisées avec des particules élémentaires, atomes et particules, toutes leurs idées s’appuient sur la fonction d’onde (une description mathématique des états possibles d’un système quantique) et des nombres quantiques (valeurs discrètes caractérisant les propriétés de ces états), et presque tous les concepts que les physiciens quantiques utilisent pour décrire le monde ont déjà été élaborés dans les enseignements spirituels remontant à des milliers d’années.
En effet, les nombres quantiques, le concept de potentialité, le principe d’unité, l’importance des ondes comme source du monde manifesté, toutes ces idées ont des racines spirituelles historiques. Ces concepts, qui paraissent novateurs dans le cadre de la physique quantique, trouvent en réalité leurs origines dans des traditions spirituelles anciennes. Cela fait-il de la physique quantique une sorte de spiritualité ?
De tout temps, les religions ont enseigné qu’il existe une partie du monde que nous ne pouvons voir, mais qui n’en est pas moins réelle, car elle peut agir sur chacun de nous. L’idée que la base du monde visible est un domaine de potentialité, aussi appelé "l’espace des variantes" cher à Vadim Zeland , qui n’est pas constitué de choses matérielles mais de formes spirituelles, peut être trouvée dans les enseignements pluridisciplinaires des sages indiens et tibétains, ou dans la philosophie aristotélicienne.
Il en est de même pour le concept d’unité, l’hypothèse que la base du monde matériel est un océan d’ondes non matérielles, et l’affirmation que la conscience est une propriété “cosmique”. Il ressort de ces études que pratiquement toutes les idées de base de la théorie quantique ont des racines spirituelles anciennes qui circulent depuis des milliers d’années.
Le savant grec du VIe siècle avant J.C., Pythagore, a surpris son époque en déclarant que “les choses ne sont pas faites de substance, mais que toute chose est un nombre”. Un détail important à relever à propos de Pythagore et de ses disciples est qu’ils formaient une secte religieuse. Ils étaient alors appelés les “Pythagoriciens”. Leur théorie des nombres découlait de leurs enseignements spirituels.
Si les physiciens quantiques ne sont pas nécessairement spirituels lorsqu’ils considèrent que les particules élémentaires sont des nombres, le fait est que par la façon dont elle décrit le monde, la physique quantique a fait remonter la Science aux principes fondateurs des traditions spirituelles historiques.
Si Aristote accepte la conception de Pythagore postulant que la forme est un principe important de l’être, il ne négligeait pas, comme le faisait Pythagore, l’importance de la matière.
Ainsi, dans sa métaphysique, Aristote a-t-il développé le principe “que toute chose est un mélange de substance et de forme”. Par exemple, la table sur laquelle vous travaillez possède une forme, car elle possède assez de substance pour l’exprimer. De cette manière, Aristote exprimait que toutes les choses visibles sont inévitablement des mélanges de formes et de substance, mais il a fait toutefois une exception d’importance : il existerait une forme pure qui subsiste sans ajout de matière. Cette forme serait “Dieu” ou comme il vous plaira de l'appeler.
Cet aspect de la philosophie d’Aristote est souvent appelée “philosophie matière-forme”. Johannes Hirschberger, un éminent historien de la philosophie du XXe siècle, a dit à ce sujet : “Être signifie avoir été formé, devenir signifie recevoir la forme, et disparaître signifie perdre la forme.”
La substance et la forme seraient-elles divines ?
Selon les principes de physique quantique élaborés par Schrödinger, les états ondulatoires des électrons présents dans les atomes sont non seulement libres et vides, mais également des formes ondulatoires non matérielles, et de “purs nombres”. Seraient-ils une expression du divin ? Nous pouvons l'espérer
Sommes-nous des expressions du divin ?
Nos pensées existent en nous, comme les formes des états quantiques existent dans les molécules électriques. Nos pensées sont connectées aux activités électriques du cerveau, mais les pensées elles-mêmes ne sont ni de l’énergie électrique ni des particules matérielles en mouvement. À ce jour, personne ne sait où se "logent" les pensées. Dans cet "espace des variantes" ? Peut-être.
La manifestation d’objets émanant d’une potentialité cosmique peut être décrite comme une émanation issue d’un arrière-plan holistique du monde, c’est-à-dire, une partie d’une totalité invisible qui est Un. Ce concept n’est pas davantage nouveau et a été exploité par les philosophes depuis longtemps.
Dans la métaphysique de Plotin, philosophe gréco-égyptien du IIIe siècle, connu pour la façon dont il a repris la pensée de Platon, Dieu est pensé comme Un. De ses réflexions sur les origines du monde, il a développé le concept que Dieu n’est pas le créateur du monde, mais que le monde est une émanation de Dieu, du fait d’une sorte de débordement nécessaire du divin. “Un est Tout” et “Tout vient de l’Un” comme le rappelle Hirschberger.
D’autres principes sont développés dans ces enseignements, qui démontrent qu’une connexion existe bien entre la physique contemporaine et les anciens enseignements spirituels.
Entre le Tangible et l'Intangible
La physique quantique, avec ses principes révolutionnaires et ses concepts profondément enracinés dans des traditions spirituelles anciennes, nous invite à repenser notre compréhension du monde et de notre place dans l’univers. Elle nous rappelle que les frontières entre science et spiritualité sont plus poreuses qu’elles ne le semblent. À travers les époques, l’humanité a cherché à comprendre les mystères de l’existence, et il est fascinant de constater que la quête de sens se poursuit aujourd’hui dans les laboratoires de physique quantique comme elle le faisait dans les temples et les écoles de philosophie de jadis.
La reconnaissance que nos réalités matérielles et immatérielles sont intrinsèquement liées par des principes quantiques souligne l’importance de l’unité et de la potentialité dans toutes les choses. Cela nous incite à adopter une vision plus holistique de la réalité, où la science et la spiritualité ne s’opposent pas, mais se complètent et s’enrichissent mutuellement. La physique quantique, en renouant avec des concepts spirituels ancestraux, nous offre une nouvelle perspective sur le monde, une perspective où l'invisible et l’intangible sont aussi réels et significatifs que le tangible et le visible.
Auteur : Katja Hanska
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